De la situation ukrainienne
Pas toujours facile de savoir où en est la situation en Ukraine. Pourtant, les rapports des ONG permettent de nous faire une idée de ce qui s'y est passé en 2016. Des combats de faible intensité se sont ainsi poursuivis dans l’est de l’Ukraine, les deux camps se rendant responsables de violations de l’accord de cessez-le-feu. Les forces ukrainiennes et les combattants séparatistes pro-russes jouissaient toujours de l’impunité pour les atteintes au droit international humanitaire – y compris des crimes de guerre – commises, telles que les actes de torture. Les autorités ukrainiennes et celles contrôlant les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk se sont livrées à des arrestations illégales de personnes considérées comme favorables au camp adverse, notamment pour les utiliser dans le cadre d’échanges de prisonniers. Destiné à enquêter sur les violations commises par l’armée et les responsables de l’application des lois, le Bureau national d’enquête a enfin été officiellement créé, mais il n’était toujours pas opérationnel à la fin de l’année. La presse et les militants indépendants ne pouvaient pas travailler librement sur les territoires des républiques populaires de Donetsk et de Louhansk. Dans les territoires contrôlés par le gouvernement ukrainien, les médias considérés comme pro-russes faisaient l’objet d’actes de harcèlement. Kiev, la capitale, a accueilli la plus importante marche des fiertés de son histoire. Cette manifestation en faveur des droits des personnes LGBTI a obtenu le soutien de la ville et a bénéficié d’une protection effective de la police. En Crimée, le pouvoir en place a poursuivi sa campagne de répression de toute dissidence proukrainienne. S’appuyant de plus en plus sur la législation ruse de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, il a engagé des poursuites pénales contre des dizaines de personnes coupables à ses yeux de ne pas lui être favorables.